Voici des suggestions pour une session de coaching créatif pour aborder le thème du changement et les transitions.
- Lisez ou racontez l’histoire : « Pourquoi le monde ne s’arrête pas » – histoire amérindienne.
- Exercice de questionnement.
- Rédaction d’un kasala : figure poétique africaine.
- Déclamation
Pourquoi le monde ne s’arrête pas
« Les personnes très âgées de certaines tribus réfèrent à cette grotte spéciale où se trouverait les clés de la connaissance du monde. Ils disent qu’elle est cachée dans flanc d’une montagne. Malgré toutes les autoroutes et les routes secondaires, toutes les artères, les GPS, les satellites et routes secondaires qui lézardent la terre, malgré toutes les cartes qui détaillent et tentent de définir chaque zone, personne ne semble trouver cette ancienne grotte. »
«C’est dommage», disent-les anciens, car à l’intérieur de la grotte, se cache un véritable savoir-faire à activer le monde qui glisse à nouveau vers le chaos.
À l’intérieur de cette grotte vit une vieille femme qui n’est affectée ni par la précipitation, ni par la confusion et les conflits de la vie quotidienne.
Elle s’occupe d’autre chose; elle travaille sur le long terme avec une profonde capacité de vision d’avenir…
Elle passe la plupart de son temps à tisser dans la grotte où ombre et lumière se confondent.
Son objectif est de confectionner le plus beau vêtement du monde.
Elle participe à ce projet de tissage depuis longtemps.
Elle est sur le point de broder une frange pour le bord de sa cape au design exquis et désire que cette frange soit unique, significative et élégante, alors elle la tisse avec des piquants de porc-épic.
Elle aime l’idée d’utiliser quelque chose qui pique pour créer le beau; elle aime changer les choses et voir la vie sous des angles différents.
Pour utiliser les piquants de porc-épic, elle doit les aplatir de ses dents.
Après des années, ses dents sont usées et dépassent à peine ses gencives.
Pourtant, la vieille femme continue de mordre et de tisser.
La seule fois où elle interrompt son travail de tissage, c’est quand elle va remuer la soupe qui mijote dans un grand chaudron au fond de la grotte. Le vieux chaudron pèse sur un feu qui a commencé il y a longtemps.
La vieille femme ne se souvient de rien de plus ancien que ce feu.
Parfois, elle se rappelle qu’elle doit remuer la soupe qui mijote sur ces flammes. Car le chaudron contient toutes les graines et les racines qui deviennent les les plantes et les herbes qui poussent sur toute la surface de la terre.
Si la vieille femme ne remue pas la mixture de temps en temps, le feu brûlera les ingrédients et on ne peut qu’imaginer les problèmes qui pourraient en résulter pour la survie du monde.
Ainsi, la vieille femme partage ses efforts entre tisser la magnifique cape et agiter le précieux mélange du chaudron.
Elle doit dès lors abandonner son ouvrage sur le sol de la grotte. Comme elle est vieille et fatiguée de ses travaux et du temps qui passe sans répit, elle se déplace lentement vers le chaudron.
Alors que la vieille femme se traîne et se dirige cahin-caha vers l’arrière de la grotte, un chien noir l’observe.
Ce chien est là depuis toujours. Apparemment endormi, il se réveille dès que la tisserande tourne son attention d’une tâche à l’autre.
Alors qu’elle remue la soupe afin de préserver les graines, le chien noir attrape un fil qui pend de la cape avec ses dents et tire dessus.
Le beau vêtement commence à se défaire complètement.
En tirant sur ce fil il défait tous les autres.
Lorsque la vieille femme tente de reprendre son travail, elle ne trouve que chaos là où il y avait eu un vêtement d’une grande élégance et beauté. Tout ce qui a été tissé avec soin est défait.
La vieille femme s’assoit et regarde silencieusement les restes de son magnifique travail.
Elle ignore la présence du chien noir alors qu’elle regarde attentivement l’enchevêtrement de fils défaits et de motifs déformés.
Au bout d’un moment, elle se penche, ramasse un fil lâche et recommence à tisser le tout.
Alors qu’elle tire fil après fil du désordre chaotique, elle recommence à imaginer le plus beau vêtement du monde. Tandis qu’elle tisse, de nouvelles visions et des dessins élégants lui apparaissent.
Ses vieilles mains commencent à les créer dans la matière.
Bientôt, elle a oublié la cape à laquelle elle avait consacré tant d’attention et déjà se remet à tisser le plus beau vêtement du monde. »
EXERCICE DE COACHING
1. Planifiez et menez une conversation de coaching avec votre partenaire de coaching.
Chacun à son tour assume le rôle de coach et de coaché.
Chaque conversation de coaching dure 30 minutes.
Prenez d’abord le temps d’échanger sur la signification de l’histoire et sa symbolique.
Que représente la vieille femme, le chien noir, le chaudron, l’ouvrage… ?
2. Posez ensuite les questions suivantes :
• Quels sont les grands changements que tu as connus dans ta vie et quelles ont été tes ressources pour les aborder ?
• Que ne veux-tu jamais changer ?
• A quoi aspires-tu actuellement?
• Qu’est-ce qui te donne de l’énergie?
• Quelle action aimerais-tu oser faire pour sortir de la zone du connu?
• Qu’est-ce qui te passionne?
• Par quoi aimerais-tu commencer aujourd’hui?
• Quel serait un défi bienvenu à ce stade?
• Qui ou qu’est-ce qui t’ a rendu plus fort?
• Que regrettes-tu de ne pas avoir fait?
• Pourquoi te mets-tu la tête dans le sable?
• Quelles compétences linguistiques aimerais-tu développer?
• Quelle a été une étape importante dans ta vie?
• Quel serait pour toi un changement bénéfique à court terme ?
• Si tu étais un peu plus courageux-se, que ferais-tu?
• De quoi es-tu fier/fière?
• De quels talents enrichis-tu le monde?
• Quelle est ta grande réussite?
• Qu’est -ce que tu aimes vraiment?
• Quelles choses préfères-tu ne pas voir?
• Quels conseils te donnerait-une personne qui te regarde avec les yeux de l’amour pour apporter une dynamique nouvelle dans ta vie ?
• Quelle est ta plus grande peur?
• Qui aimerais-tu affronter?
• Où aimerais-tu être dans 3 ans?
• Quel est ton remède pour le monde ?
Le coach écoute activement et note les points essentiels de la conversation.
Chacun écrit alors un Kasala en se basant sur les qualités détectées lors de la conversation.
Écrivez sous la forme je, au présent, en utilisant des métaphores.
Instructions pour rédiger un kasala.

« Le Kasàlà » – Jean Kabuta – ISBN 288911564X
Le Kasala ou (auto) louange : un outil de coaching poétique (Inspiré du travail du professeur N.S. Kabuta)
Dans notre module sur Les Masques et leurs cadeaux nous faisons des exercices ou ‘jeux’ sur différents aspects du kasàlà et les participants composent de petits textes destinés à célébrer la personne (soi ou l’autre) et à les réciter devant les autres.
Il s’agit bien de se montrer et d’être vu.e.
Le kasàlà est une forme de tradition orale africaine destinée à célébrer la personne, en stimulant son énergie intérieure, en la conditionnant mentalement pour relever des défis.
Pour peu qu’on accepte de jouer le jeu, en composant et récitant des kasàlà, on arrive à se faire une idée de la valeur de cet art merveilleux, qui engage l’être dans sa totalité et lui fournit un bien-être insoupçonné.
Il existe deux grandes formes: le kasàlà appliqué à l’autre et le kasàlà appliqué à soi.
On peut résumer ainsi les différentes idées que recouvre le kasàlà:
• en contexte traditionnel, célébration poétique de l’autre et de soi
• un poème adressé à soi et/ou à l’autre, qui élimine la peur et stimule la force intérieure
• une parole enthousiaste, destinée à exalter et faire connaître la personne
• une lettre d’amour adressée à l’autre ou à soi-même, qui renforce l’estime de soi et améliore les relations interpersonnelles
• poème qui invite à occuper sa place légitime au monde
• un outil de connaissance de soi et d’éveil
• expression publique et bienveillante de la personne, art de proclamer sa beauté et son importance
• l’art d’illuminer les atouts, les potentiels, bref, de proclamer les bonnes nouvelles
• une force qui tire l’individu et la communauté vers le haut
• une attitude d’émerveillement devant la nature et le phénomène humain : réenchanter le regard sur le monde.
Pratiquer le kasàlà, c’est :
1. stimuler la force intérieure et détruire la peur
2. propulser l’humain au-devant de soi-même et le pousser à l’action
3. reconnaître son intelligence particulière
4. instaurer en lui un discours intime créatif
5. créer un état d’esprit positif
6. lui rappeler sa noblesse
7. l’éveiller à soi

« Souviens toi de ta noblesse » Marie Milis – ISBN 2916492429
Si, pour réaliser cette expression publique et bienveillante de la personne, l’on recourt à des figures de style telles que la métaphore et l’hyperbole, deux autres figures sont tout aussi importantes. C’est l’humour et l’ironie, cette dernière étant appliquée à soi uniquement. Elles permettent en effet de prendre du recul par rapport aux événements et à soi.
Le public est rassemblé, traditionnellement, dans les circonstances suivantes : deuils, intronisation, mariage, guerre, chasse, etc. Aujourd’hui, on peut ajouter, par exemple, l’anniversaire, le départ à la retraite, l’inauguration, la promotion, la nomination…
Le kasàlà contemporain, en brisant les frontières linguistiques et culturelles, a désormais un caractère résolument transculturel. C’est un outil universel de développement de soi et de la société. Il est possible de combiner kasàlà et photos, dessins, collages, etc.
Essayer le kàsàlà, une forme de storytelling, c’est s’ouvrir à un outil créatif qui est basée sur une tradition africaine très ancienne mais qui sert joyeusement l’humain moderne.
Daniëlle De Wilde
Pour en savoir plus :
Nous organisons une soirée-info & speed coaching gratuit le 07 décembre 2020 au BAO
Catégories :Actualité Ecole Elan Vital
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