Dans la série ‘témoignages’ des élèves de l’école BAO Elan Vital, Emilie, qui est en voie de terminer son parcours Expert trainer-coach nous partage son vécu de pélerine. Un voyage initiatique, ritualisant sa transition professionnelle de salariée à indépendante.
“J’écris seulement si quelque chose me coule du coeur jusqu’aux mains” écrivait Christian Bobin. C’est le cas aujourd’hui pour moi, voici donc mon témoignage.
Après 12 ans en entreprise dans des fonctions financières dans le secteur de l’énergie, j’ai senti un appel à me rapprocher de ce que j’aime le plus faire, écouter, explorer, questionner et faire grandir les personnes, les aider à se révèler, créer de la cohésion, contribuer au bien-être en entreprise pour une performance plus durable.
En juin 2017, après m’être formée pendant 2 ans au BAO Elan Vital, je quitte mon métier de directrice financière dans un grand groupe pour devenir coach et trainer coach.
Le coaching m’ayant appris que la transformation se concrétise lorsqu’on fait le premier pas, pour mettre en mouvement ce nouveau chemin, mon chemin, me vient le projet de marcher sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle pendant l’été.
Marcher avec une direction bien claire pendant près de 40 jours représentait pour moi un engagement d’avancer sur ce nouveau chemin, de laisser derrière moi ce dont je n’avais plus besoin et d’aller vers ce nouveau cap avec détermination et confiance.
Et le chemin me l’a bien rendu… Le long de la voie du Puy en Velay que j’ai empruntée sur 850 km cet été, j’ai reçu beaucoup de cadeaux, des pépites que j’ai gardées dans mon coeur, en voici l’essence de quelques unes:
Le dépouillement
Marcher des centaines de kilomètres et porter son sac sur le dos avec toutes ses affaires pendant de longues journées, en voilà une drôle d’idée… Et pourtant l’idée de porter son sac m’a attirée car elle m’a questionnée sur mes besoins: avec quoi avais-je absolument besoin de partir ? Qu’est ce qui est essentiel, qu’est ce qui est superflu ? Quelle peur je porte dans mon sac : d’être mouillée, d’être malade, d’avoir froid?
Me voilà déjà en chemin vers moi-même, mes besoins, mes priorités, mes peurs avant de fouler le premier pas sur le chemin… Me dépouiller pour mieux me rencontrer…
Au final je pars avec 6,5kg d’affaires, en y ajoutant l’eau et le pique-nique c’est 8kg que je porte avec moi chaque jour.
L’intelligence du corps
La marche offre un repos pour le mental, assez rapidement, la tête se met au repos, les pensées s’apaisent pour laisser l’espace à l’instant présent, rien à anticiper, rien à prévoir, simplement un pas devant l’autre, être présent, ouvrir ses sens et communier avec la nature, se reconnecter à soi et à ce qui nous entoure. Perdre la notion du temps, gagner la saveur de l’instant…
L’intelligence du deuxième cerveau, dans notre ventre se met en route et c’est le corps qui décide: quand s’arrêter, jusqu’où aller, quand manger, se synchroniser avec le rythme du soleil… Le corps sait exactement ce qui est juste pour lui, certains jours ce sera 20 km, d’autres 30km, tout dépends de l’énergie du jour et c’est un cadeau d’avoir l’occasion de l’écouter en dehors de toute contrainte de rythme souvent imposé dans notre quotidien.
La fluidité
J’ai aussi découvert sur le chemin que lorsqu’on choisit de se laisser porter par le chemin, et qu’on fait confiance, tout est facile, tout ce dont on a besoin vient: un endroit pour dormir, une rivière pour se baigner, un stand avec des thermos de café et des fruits juteux avec le panneau « servez-vous », la fraîcheur d’une belle église, une fontaine, …
Les rencontres se font aussi avec énormément de fluidité, on quitte une personne qui s’arrête là pour le moment, on en retrouve une autre, des groupes se forment, des amitiés se nouent, on vit la rencontre dans l’instant, sans attente, on rit, on chante, on échange sans masques, tous marcheurs, tous pèlerins, tous en route vers la même direction.
Ça a été une clé pour moi de sentir qu’en vivant vraiment sans attente, en faisant confiance simplement à l’instant, c’est là que les plus beaux moments étaient vécus.
Lorsque l’engagement d’avancer dans sa direction se couple avec le lâcher prise, se développe alors une confiance inébranlable et une paix intérieure, comme portée par une force bien plus grande que sa petite personne.
Goûter la détente dans la douleur et dans l’inconfort
A force de porter 8 kg sur le dos, à la longue, il y a eu des moments où les épaules me lançaient et où les muscles se raidissaient. J’ai pris le parti d’accepter la douleur, complètement, de l’accueillir et de ne pas y ajouter de la souffrance en me plaignant ou en ruminant.
De même, une fois où il pleuvait à verses dans le Pays Basque, j’ai décidé après quelques minutes de lutte contre cette pluie qui me trempait, de complètement accepter de me laisser tremper, accepter que ce soit ma réalité à cet instant.
C’est alors que la détente s’installe, quel cadeau de sentir que je peux me détendre dans l’inconfort, dans la douleur plutôt que lutter contre. J’en ai même ressenti de la joie: je peux me détendre dans l’inconfort, just singing in the rain !
La joie
Sur le chemin, j’ai goûté à la joie, comme un réservoir qui s’est de plus en plus ouvert, comme un barrage qui s’ouvre, j’ai eu accès à une joie intense et profonde et senti qu’elle venait de l’intérieur, qu’elle ne dépendait pas des circonstances extérieures, juste la joie d’être présente et d’être vivante et qu’il suffisait de s’y connecter, d’ouvrir le robinet pour y avoir accès.
L’émerveillement
Je retiens aussi de ce chemin un émerveillement quotidien, de voir à quel point la nature était belle, de me sentir envahie par la beauté de ce monde, comblée par ce que la vie m’offrait, connectée à ce qui m’entourait. Ce sont des petites choses qui connectent à la magie, le chant d’un oiseau, la fraîcheur d’une rivière, la joie d’un échange, le sourire d’une vieille dame, la saveur d’un fruit cueilli, la beauté d’un papillon ou d’une étoile filante, je nous souhaite de prendre le temps de les voir ; où qu’on vive, la magie est présente pour qui veut bien y croire…
Emilie Lestavel
- « Je ne suis qu’un piéton, rien de plus » – Arthur Rimbaud
- « On voit à la démarche de chacun s’il a trouvé sa route. L’homme qui s’approche du but ne marche plus il danse » – Nietzsche
- « Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme » – Victor Hugo
- « La nature nous parle mais nous ne savons pas l’écouter » – Victor Hugo

Emilie Lestavel — Photo: Martine Zunini
En tant que coach, j’accompagne les personnes dans le déploiement de leur potentiel, dans ce que j’appelle la danse de tous leurs possibles, pour se reconnecter à la joie, à la créativité et à la fluidité de la vie.
Forte de mon expérience en entreprise pendant laquelle je me suis passionnée pour la gestion du changement et le développement du potentiel de mes équipes dans des contextes parfois difficiles de restructurations, de rachat, ou de changements conséquents d’organisation et d’outils, j’interviens également en entreprise pour accompagner managers et équipes par le coaching et les formations.
J’accompagne plus particulièrement les femmes managers sur le leadership au féminin, à travers mon programme essenti’Elle qui vise à assumer et diffuser ses qualités féminines en entreprise afin de contribuer à rétablir l’équilibre avec les qualités masculines pour une performance plus durable.
Emilie Lestavel
La danse des possibles:
https://emilielestavel.com
Catégories :Actualité Ecole Elan Vital, Témoignages
Merci pour ton beau témoignage, …
Pour avoir fait la voie du Puy jusque Compostelle d’une traite en 2016, je peux comprendre combien cette expérience peut être utile pour coacher. Je le redécouvre chaque jour dans mon job.
Emilie,
Magnifique. Et quelle bonne idée tu as eu de quitter la finance pour mettre du sens dans ta vie.
Enjoy
Aline
Merveilleuse Emilie: puissante, vibrante et si légère. Merci d’avoir croisé ma route dans les dunes, premier pas vers Compostelle.