Le corps se souvient – par Roselyne Collart

Quel privilège pour, nous trainer-coachs, de pouvoir transmettre à d’autres ce qui nous a été transmis. De chaque fois se rappeler à nous-mêmes ce qui est important (n’enseigne-t-on pas ce que l’on doit apprendre soi?).

Depuis toute ces années d’existence ce qui est est le plus important dans notre école, ce sont les participants eux-mêmes qui groupe après groupe, trajet après trajet, con-tribu-ent, s’inspirent et conspirent (de respirer ensemble) à cette communitas, cette énergie particulière qui fait que l’on se sent en sécurité collectivement et que l’on se dépasse individuellement. Le terme vulnérabilité est d’origine latine, de vulnu, « la blessure », verbe vulnerare, « blesser », et vulnerabilis qui signifie « qui peut être blessé » et « qui blesse ».
Il n’est malheureusement, bien chers frères et sœurs, pas possible de vivre sans que l’on ait le coeur brisé, cassé, piétiné, fracassé. Aimer c’est aussi souffrir atrocement. Etre humain c’est avoir le courage (de l’ancien français coeur) de toujours le garder ouvert, même si on sait que cela peut faire atrocement mal que de s’attacher.
C’est par ces blessures que la lumière peut entrer et ressortir pour irradier. En anglais wound est proche de womb, cette matrice par laquelle on peut renaître après le processus de transformation que l’Amour accompagne.
En cette semaine de Saint-Valentin (que l’on met à toutes les sauces) voici la lettre d’Amour que je voulais vous partager. Même si elle est délicate pour son auteure et demande de sa part un énorme courage. Aimer c’est prendre un risque colossal. Quand on traverse les émotions, on en ressort grandi.e.
Merci, Roselyne de nous partager, à retardement, ce qui a eu l’effet d’une bombe dans ta vie de femme, de compagne et …de maman.

Voici donc le mail d’il y a quelques jours:

Hello Daniëlle,

Comment vas-tu?
En faisant le ménage dans mon ordi, je retombe sur un texte que j’ai écrit en 2017.

Un texte qui fait allusion au cancer de ma fille, au stress post trauma que je vivais à cette époque (alors qu’elle était guérie, mais justement ;), et à un petit ‘’lutin auto-coach’’ ;).
J’aurais voulu, dû, écrire sur le sujet, plus en profondeur, mais je ne l’ai jamais vraiment fait.
Trop de pudeur, sans doute. L’impression peut-être que c’est un sujet qui dérange…

Bref, ce texte est là. Sais pas pourquoi j’ai pensé à toi: tu m’as toujours dit si tu as un texte qui peut intéresser le blog, welcome… Voici… Sais pas si tel quel c’est intéressant, ou si c’est intéressant.

En tout cas, c’est un remerciement aussi à la formation, qui comme je l’ai déjà dit, m’a bien aidée dans cette épreuve.

Bises!

# ROSELYNE COLLART #
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32 – 475 91 92 31
www.roselynecollart.site

19/10/2017

Le corps se souvient

Toujours. Et c’est tant mieux.

Quand on est coach, ou apprentie coach, on n’est pas vaccinée contre les effets collatéraux et dévastateurs de ce genre de tsunami. ‘’Votre fille a un cancer’’. Elle n’a pas encore 18 ans. On vole par terre, c’est aussi simple que ça.

Puis, pas le choix, on se relève. On fait le ménage autour de soi : la bataille se livrera seule, pas le temps de soutenir les autres. Mais on a une ressource. On a un coach qui nous suit à la trace, un petit lutin juché sur l’épaule qui revisite à voix basse, dans notre oreille gauche ou droite c’est selon, les principaux outils du coach…

Voici le lutin auto-coach ! Avec lui, combien de roues systémiques parcourues et de STOP bien ou mal choisis, combien de zones paniques allégrement franchies -sans toujours de petit pas possible à faire en arrière (l’aiguille qui entre dans le bras de sa fille pour y injecter un produit toxique mais salvateur, impossible de reculer), combien de graaaaands objectifs découpés en 10, combien de voix ‘’driveuses’’ hurlant à tue-tête, combien d’intentions positives débusquées dans cette ribambelle de réactions sauvagement à côté de la plaque de l’entourage… Ah, mais mon petit lutin auto-coach, il est en burnout, lui maintenant !

Ben oui. Mais non. Parce que là, il va encore devoir bosser, sérieux et efficace. Il va devoir aller faire taire toutes ces voix intérieures –et extérieures- qui jacassent pour faire TAIRE (mais vraiment taisez-vous) ces ‘’émotions tellement malvenues’’. Maizenfin, c’est fini, maintenant, elle est guérie. Maizenfin, tu étais si rayonnante depuis le printemps dernier, quand c’était donc ‘’fini’’. Maizenfin, c’est loin tout ça. Maizenfin, elle est vivante, ta fille, quoi, merde…

Oui. Et moi aussi. Justement. Voilà pourquoi nos 2 corps, pleins de VIE, vivent leur vie. Donc leurs émotions. Cette fois, le message est clair : accueil. Il n’y a plus de bataille à livrer, d’amygdale qui booste la guerrière, il y a un corps assoiffé de repos mental et émotionnel.

Après le renouveau du printemps et la vie rejaillie dans le corps de ma fille, voici venu l’automne et ses feuilles qui tombent. Accueil. Personne ne peut empêcher le cycle de la vie de cette feuille qui tombe de l’arbre. Personne ne peut se penser assez fort pour empêcher le cycle de la larme qui doit s’écouler hors du corps, sortir d’urgence de cette gangue dans laquelle elle a été retenue. Accueil. En ce jour d’automne, j’accueillerai donc, et ouvrirai mes ressources de coach à celles de mes ressources invisibles et subtiles, énergétiques et chamaniques, intérieures et du plus vaste. Et je vous partage : nos émotions ne nous définissent pas, mais elles disent, elles hurlent parfois, et elles ont soif de reconnaissance. Ouvrez-leur vos bras, vos cœurs, votre âme. Nommez-les. Voyez-les. Remerciez-les.
Désolée, pardon, merci, je t’aime.

Roselyne Collart
Mère, guerrière, coach, copywriter

 

 

 

 

 

 

 

 



Catégories :Actualité Ecole Elan Vital, Témoignages

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