La course du rat, de la lutte des classes, … – par Daniëlle De Wilde

La création d’un stress aboutit à l’installation d’une hiérarchie de type exploiteurs / exploités / autonomes

Une étude cruelle a mis en évidence un facteur de différenciation sociale chez des rats de laboratoire : la peur.

Didier Desor, éthologue, scientifique qui s’intéresse aux comportements des différentes espèces animales et aux interactions des individus au sein de l’espèce, chercheur en neurosciences comportementales a décidé d’observer de quelle manière les rats résolvaient les différentes questions existentielles qui se posaient à eux en circonstances difficiles, et quelle pouvait être l’influence de leur entourage sur leur comportement.

Cet enseignant-chercheur de la faculté de Nancy, a donc réalisé  une expérience intitulée « Les rats plongeurs – expériences de différeniation sociale chez les rats ». 

Cette étude consiste à placer des rats dans une cage, qui s’ouvre quelques heures par jour pour laisser l’animal libre de parcourir un tunnel débouchant sur un distributeur de nourriture. Jusque làles rats se donnent tous la peine d’aller chercher leur propre victuaille. Par la suite, le tunnel est rempli d’eau, les rats devant nager en apnée! pour franchir le tunnel, prendre les croquettes, et revenir les déguster au point de départ.

Pris un par un, les rats réussissaient l’épreuve sans aucun problème.

Mais bizarrement, regroupés en troupe de six, c’est une autre histoire.

De la lutte des classes, en cages ...

Le premier jour, trois rongeurs refusent de se jeter à l’eau, ils ne mangent pas.

Dès le lendemain, un étonnant schéma avec 3 rôles sociaux se met en place.

Trois rats « profiteurs » poussent les trois autres à l’eau pour les racketter à leur retour les poussant à retourner chercher une autre croquette. Ces « soumis » plongent autant de fois que nécessaire pour rassasier les fainéants. Ils se nourrissent seulement lorsque cette « tâche sociale » est accomplie.

Un seul rat défend son trésor, le « nageur autonome ».

Ces rôles s’avèrent êre constants, que l’expérience dure deux jours ou six mois!

Et cela même si le nombre de rats dans la cage augmente.

Les chercheurs se sont demandé si ces rôles étaient inscrits dans les gènes. Pour vérifier, ils ont enfermé ensemble des rats étiquetés “ravitailleurs”. Contre toute attente, les rôles de radin et de racketteur ont réapparu, montrant que l’entourage influence davantage que les prédispositions de départ.

La structure sociale ainsi mise en place est donc  définitive, et le résultat de l’expérience est systématiquement le même. Y compris lorsque l’on place six exploiteurs ensemble : après une nuit de combats acharnés, les rôles sont redistribués à l’identique : trois exploiteurs, deux exploités, un autonome.

Puis l’expérience a été reproduite dans une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit. Le lendemain, trois rats morts et scalpés gisaient sur le sol et les exploiteurs entretenaient une hiérarchie de lieutenants leur permettant de répercuter leur autorité sans même se donner le mal de terroriser qui que ce soit.

Le stress origine de la structure hiérarchique sociale?

Une conclusion de l’étude :à l’autopsie, les rats présentant le plus haut niveau de stress se trouvaient être les racketteurs.

Il est donc plus stressant d’être racketteur que racketté

Lorsqu’on leur enlevait leurs « ravitailleurs », les exploiteurs se laissaient mourir. Mais si on leur injectait des anxiolytiques pendant la période d’adaptation à l’eau, tous se mettaient à plonger et aucune structure sociale ne se mettait en place.

Ceci étant par ailleurs confirmé par les résultats d’une autre expérience où les rats mis sous anxiolytiques devenaient systématiquement des ravitailleurs.

La peur serait donc le principal moteur de l’organisation hiérarchique d’une société de rats.

Peut-on extrapoler les conclusions de cette expérience faite sur les rats sur les sociétés d’humains? Les sociétés humaines sont d’un fonctionnement beaucoup plus complexe, avec une multitude de problèmes variés à résoudre. Il y a aussi les émotions complexes et des sentiments comme la pitié, le désintéressement, la compassion, l’amitié, le sadisme, le calcul.

De plus les humains ne disposent-ils pas de la faculté de dépasser les peurs et de cultiver l’empathie?

Nous croyons fermement au potentiel humain qui permet de se remettre en question, de dépasser ses instincts protectionnistes et d’oeuvrer pour un monde responsable basé sur le partage équitable des ressources.

Voir l’expérience décrite par Bernard Werber : www.bernardwerber.com/unpeuplus/ESRA/hierarchie_rats.html.

Daniëlle De Wilde

 

Soyons des ra-ssembleurs et contribuons de manière autonome et solidaire au laboratoire du Vivant.

« Enlève le mot fatalité de ton dictionnaire, et tu verras que changera le monde. »

Franck Dunand

 


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