…. ET si ce n’était pas le bonheur qui engendrait la gratitude….?
Sophie de Hemptinne, philosophe et ‘ingénieur domestique’ (=mère de 5 enfants ), animatrice EVRAS (=éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle) dans les écoles a terminé les cycles Explorer et Discoverer. Elle entame le cycle Expert coaching de groupes, en mars. Elle nous partage ses réflexions sur 2016, ses résolutions et comment les outils de coaching l’ont inspirée. Merci pour ce témoignage !
Il y a, par exemple, le répétitif blâme de la société de consommation et son florilège de culpabilité parce que, « nous avons fait des efforts à noël dernier, mais tout de même, nous n’avons pas cherché à inviter telle ou telle personne seule ». Nous nous sommes un peu efforcés d’oublier qu’elle pourrait en avoir besoin. Nous avons tout de même acheté ces cadeaux, aussi onéreux qu’inutiles, parce que « ça-ne-se-ferait-pas » de ne pas le faire… Et puis il y a, l’énergie du « ET ».
Il y a, pour prendre un autre exemple, le répétitif blâme de la pollution dont nous sommes victimes et son florilège de culpabilité parce que nous en sommes aussi les acteurs…Et puis il y a l’énergie du « ET ».
Cette année débutera pour moi avec ma certification en coach de vie. Or ce qui m’a le plus plu durant cette formation a été de découvrir cette énergie du « ET » !
On me l’a apprise à travers le cadran d’Ofman qui concerne nos qualités et nos zones d’ombre.
Parce que nous avons peur de notre zone d’ombre, nous tombons dans nos défauts qui ne sont rien d’autre que le « trop » de nos qualités. Pour ne pas glisser dans cet extrême, la sagesse nous invite à allier notre qualité avec son contraire, par exemple à être fort et doux à la fois. Car, finalement, la vraie force n’est-elle pas douce ? Et la douceur n’est-elle pas la plus grande force ? Et même nos zones d’ombres, ne sont-elles pas, du coup, nos puits de lumière les plus profonds, si nous osons les regarder en face ? Pour oser, il nous faut du courage, sans pour cela tomber dans le ‘même pas peur’, une dangereuse témérité , par allergie à ce qu’on considère être de la peur ou de la lâcheté.
Il ne s’agit donc pas de ou courage ou peur mais du ET, qui équilibre les polarités : avoir du courage ET être prudent
Je me suis rendu compte que cette énergie du « ET » éclaire encore bien plus que le domaine restreint de nos qualités. Elle est énergie parce qu’elle ouvre les possibles. A l’inverse, la dichotomie est épuisante. Car elle nous met forcément dans la position, soit de la victime, soit du coupable, deux facettes d’une même pièce. Or nos vies sont bien plus subtiles que cela. Les moments d’épreuves les plus grands sont souvent ceux d’une renaissance, qui n’aurait pas pu voir le jour autrement. Les moments où l’on a cru tout perdre sont les moments où l’on a parfois gagné ce qu’il y a de plus précieux. Derrière le meilleur peut se cacher le pire. Les apogées sont les débuts de déclins qui s’ignorent et les déclins annoncent déjà un renouveau inattendu.
L’énergie du « ET » est celle de la liberté intérieure, celle de l’élan vital. Le bébé est plus souple que tout autre parce que tous les possibles sont devant lui et le mort est raide. Or s’il est vrai que la jeunesse est avant tout un état d’esprit, pour la garder, entrons dans cette énergie des possibles. Concrètement, si je suis, soit victime, soit coupable, d’engendrer la société de consommation ou la pollution, alors je suis figée dans mon problème. Autre exemple : Je ne suis pas dans un embouteillage, j’en fais partie, simplement. Ni victime, ni coupable, cela est, simplement. Et moi, que vais-je en faire, dans les limites de mon pouvoir personnel ? Je fais partie de ce monde et peux y apporter ma contribution, à ma mesure, sans défaitisme ni orgueil.

Aie la sérénité d’accepter ce que tu ne peux pas changer ; la force de changer ce que tu peux changer et la sagesse de faire la différence entre les deux. Marc Aurèle
Avec cette immense simplicité qui le caractérisait, Gandhi nous proposait d’être le changement que nous voulons voir dans le monde. Marc Aurèle allait encore plus loin : « Aie la sérénité d’accepter ce que tu ne peux pas changer ; la force de changer ce que tu peux changer et la sagesse de faire la différence entre les deux. Or souvent, nous mettons notre énergie à nous plaindre de ce que nous ne pouvons pas changer, pour mieux ne pas la mettre là où nous pouvons agir.
C’est que la victimisation est une position ‘confortable’ ou du moins connue. Mais elle engendre son contraire : la culpabilisation. Et toutes deux nous font vieillir. Elles prennent racine dans la peur, et la peur est glissante ; elle engendre son objet. Or les cadavres glissent plus vite, disait Péguy.
« On oublie l’essentiel durant ces fêtes de noël ! » clame-t-on. Et si on pouvait rendre l’essentiel présent ET laisser le superficiel nous apporter ce pour quoi il est là ? A chaque fois que nous faisons ce que nous disons ne pas vouloir faire, sortons de notre état de victime et pensons à la très bonne raison pour lequel nous le faisons puisque nous le faisons ! Je ne veux pas dépenser trop à noël et je le fais, mais parce que je ne suis pas un ange ! C’est bon de bien manger, de se retrouver et se donner des cadeaux, de s’acheter un nouvel ensemble dans lequel on se sent beau. Tout cela peut ouvrir les portes aux rassemblements, aux réconciliations, à des liens qui se créent plus intimement, au sentiment de joie qui nous dit, en écho, celui de la naissance d’un Dieu d’amour. Et si, finalement, la superficialité pouvait se mettre au service de l’essentiel ? On pourrait aussi se plaindre de l’hiver et ses rudesses. Et si cette épreuve de la nuit et du froid était vue comme l’occasion de créer entre nous des moments de plus grande intimité ou d’intériorité ? Autrement dit, l’antidote au vieillissement est la gratitude !
Lutter contre, c’est souvent rester collé à ce contre quoi on lutte, puisqu’on est « contre » ! S’en défaire, c’est d’abords reconnaitre que cela fait partie de la vie, de ma vie, puis l’embrasser comme venant m’apporter ce dont j’ai besoin pour l’instant. Lorsqu’il y a une plainte, commencer par y reconnaitre un besoin non assouvit, pour pouvoir exprimer ce besoin en une demande, c’est enfin pouvoir la relâcher. Il s’agit de la sagesse du « RER » (Reconnaître, Embrasser, Relâcher). Nous sommes responsables de nos besoins, de les exprimer, pour pouvoir les relâcher puisque « ce qui ne s’exprime pas s’imprime » (Jacques Salomé). Alors nous pouvons entrer dans la gratitude : il n’y a pas soit des réussites, soit des échecs, mais des réussites ET des apprentissages. Si toute épreuve est vue comme un enseignement, la vie est juste une longue et magnifique naissance de l’humanité à elle-même. Dans la douleur parfois certes, mais la douleur ET la joie, parce qu’il est question de naissance.
Et si ce n’était pas ce qui se produit qui avait des conséquences sur nous, mais plutôt la façon dont nous le vivons?
Et si nous étions beaucoup plus puissants que nous le croyons, par la façon dont nous pensons la vie ?
Et si ce n’était pas le bonheur qui engendrait la gratitude, mais l’inverse ?
Et si nous nous levions le matin en nous disant, non pas que nous avons des choses à faire, lesquelles nous allons réussir ou pas, mais des choses à vivre, pour être de plus en plus nous-même ? J
Je propose donc, comme résolution pour cette année 2016, de passer le plus clair de notre temps, non pas à l’assombrir par des pensées victimaires ou culpabilisantes, mais au contraire à l’illuminer davantage par la réjouissance de tout ce qu’il y a de bon autour de nous et de qui nous sommes de bon nous-même, et on en reparle ?
Sophie de Hemptinne
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