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Une contribution de Nathalie Vercauteren-Plantey, participante au trajet Expert Trainer-Coach qui après avoir parcouru Explorer et Discoverer nous partage l’importance de la connection au corps.
‘C’est cette déconnexion qui m’a conduite au burn-out.’
La syncinésie dans la performance sportive
Il y a 7 ans, j’ouvrais mon club de Qwan Ki Do (art martial sino-vietnamien fondé par Maître Pham Xuan Tong) et commençais à enseigner aux enfants à partir de 5 ans.
Très vite, le club s’est développé, de nouveaux cours (ados, adultes) se sont rajoutés. Et la préparation à des compétitions également. Viennent alors les questions : « comment préparer au mieux mes élèves pour améliorer leurs performances sportives ? », « comment travailler le mental du sportif? », « comment faire grandir des enfants qui n’ont pas confiance en eux au travers de la compétition ? », « comment défendre la compétition en tant qu’école de vie pour les valeurs qu’elle nous inculque ? », …
Je me lance alors dans l’étude du brevet de moniteur sportif auprès de l’ADEPS qui m’a apporté un tas de connaissances théoriques que j’ai pu ensuite mettre en pratique au sein de mes cours.
Parmis ces connaissances théoriques, l’une d’elle m’interpelle quand on parle de lâcher-prise corporel: la syncinésie.
En pédagogie sportive, on distingue plusieurs processus d’apprentissage (stades de l’acte moteur de Bonnet) :
- Le processus d’automatisation
- Le processus de dissociation
- Le processus d’équilibration
- Le processus de coordination
Nous nous intéresserons uniquement au processus de dissociation, dans le cadre de cet article.
Quand on travaille sur la performance sportive, on va chercher notamment une dépense d’énergie minimale pour une efficacité maximale.
Cela va se jouer, entre autres, dans le processus de dissociation pendant lequel on va observer différents stades de syncinésie.
La syncinésie est une contraction involontaire de muscles associés à des mouvements volontaires (exemple : quand je sors la langue alors que je fais autre chose (dessiner, écrire, se maquiller, …).
On va donc travailler sur l’apprentissage de la dissociation segmentaire qui permettra de passer d’une gestuelle raide et indissociée à un geste épuré, efficace, dissocié, où les seuls muscles nécessaires au geste sont utilisés.
Au travers de ce travail, on arrivera à une fixation d’une partie du corps, à une réponse motrice localisée pour atteindre un rapport effort minimal/effet maximal.
Ce qui est intéressant, c’est de constater que même pour une pratique sportive physique, le mental a un rôle important à jouer.
Il est reconnu dans le monde du sport qu’à compétences égales, c’est le sportif qui sera le plus fort psychologiquement qui s’imposera.
Ce côté psychologique est un apprentissage : apprendre à modifier le comportement, l’attitude, le mode de pensée en vue d’une application optimale et automatique.
Il est donc utile d’apprendre à rentrer en contact avec son corps afin de ressentir et de prendre conscience de toutes ces contractions involontaires.
D’autant plus que la contraction prolongée des muscles notamment pour contrariété, douleur ou autres (mauvaise posture, mauvaise habitude) provoque une fatigue musculaire supplémentaire.
S’enraciner pour mieux ressentir
La relaxation correspond à la capacité de relâcher volontairement un, plusieurs groupes musculaires ou l’ensemble du corps. Elle est donc liée à la maîtrise du tonus musculaire et l’ajustement postural dans les prises de position.
Cet ajustement postural dans les prises de position est un travail fondamental dans l’art martial. Il changera tout dans l’efficacité et la puissance des techniques.
On le travaillera notamment au travers de ce que l’on appelle les katas dans les arts martiaux japonais.
Plus on avance sur la voie de l’art martial, plus on travaillera cet ajustement postural et plus on amènera également le relâchement dans les techniques.
Il devient donc primordial de prendre conscience de sa posture, de son corps, de sa respiration afin d’être efficace.
Je constate dans les cours que je donne qu’il y a beaucoup de personnes qui pratiquent avec leur tête plutôt qu’avec leur corps. Ils réfléchissent à ce qu’on leur a montré plutôt que de ressentir dans leur corps. Ils pratiquent en apnée ou semblent déconnectés de leur corps …
Il y a un an, je commençais mon parcours de formation de coach au BAO Group et, très vite, j’ai pris conscience que les choses de décristallisaient quand on sortait du mental et que l’on se reconnectait au corps.
De la même manière que dans les arts martiaux, laisser parler le corps est très utile, c’est un bon indicateur. Encore faut-il être conscient de son corps pour le laisser parler … D’où l’utilité d’exercices de recentrage que j’utilise au quotidien.
Après avoir vécu un burn-out, je me suis rendue compte, qu’en dehors de l’art martial, je n’étais plus du tout connectée à mon corps. C’est ma tête qui décidait pour moi au quotidien quelque soit l’état de mon corps … C’est cette déconnection qui m’a conduite au burn-out. A commencé alors le long apprentissage de se reconnecter au corps dans la vie de tous les jours et pas seulement sur les tatamis …
Aujourd’hui, j’utilise ces exercices à chaque fois que j’en ressens le besoin et je suis plus à la recherche de comment « je sens » les choses plutôt que comment « je pense » les choses.
J’utilise également ces exercices avec mes coachés quand nécessaire. Le recentrage, c’est se reconnecter à soi par un moment de pleine présence où l’on va passer par du travail respiratoire, du travail d’ancrage dans le sol et une dissociation entre le bas et le haut du corps (être lourd en-bas, être léger en haut). La notion de syncinésie prend de nouveau tout son sens ici puisqu’elle pourra venir « polluer » ce travail de lâcher-prise corporel. C’est en prenant conscience mentalement de cette syncinésie que l’on pourra la ressentir corporellement et qu’on pourra la travailler. J’aime appeler cet outil « la danse subtile entre le mental et le corporel ».
Le Maître fondateur du Qwan Ki Do, Pham Xuan Tong, nous a dit un jour en stage : « En Asie, on dit « là où va ta pensée, va ton énergie, où va ton énergie va ton sang » ».
La présence au monde ne se vit-elle pas d’abord par la présence à son corps ?
Je fête mes 20 ans de pratique d’arts martiaux cette année et ce n’est que depuis quelques années que j’ai compris l’importance du lâcher-prise corporel, du travail de la présence à son corps, du pouvoir de l’intention et de l’attention.
C’est en travaillant des pratiques de lâcher-prise corporelles que je l’ai compris : Tâm Thê, Tai Chi, Qi Gong, Yoga, méditation, respiration consciente, …
La pratique du lâcher-prise corporel fera prendre conscience à l’esprit des sensations de relâchement. Ce lâcher-prise aura d’autres bienfaits : diminution de la consommation d’oxygène, économie des ressources énergétiques, meilleure circulation cardio-vasculaire, maîtrise des émotions, présence à soi, …
Enracinons-nous pour mieux ressentir les choses, laissons notre corps parler, faire, se souvenir … lui seul sait ce qui est bon pour nous
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