Renouer avec sa vitalité et faire fleurir sa créativité au service du collectif.
Le témoignage courageux de Géraldine Rémy, une professeure passionnée dont la devise est : « Apprendre pour transmettre »
Ou, plus longuement: « apprendre et transmettre. Apprendre de nouveaux savoirs et savoir-faire, apprendre de ses élèves… , partager, confronter, échanger, afin de faire circuler les idées et surtout, une vision d’un monde plus proche de la nature »?
Géraldine peut être fière d’elle et nous sommes ravis de pouvoir partager une partie de son expérience.
31 ans sur cette Terre et tellement lucide! Parfois, le burnout est un cadeau… surtout quand on se sent soutenue par un groupe de pairs qui la titille avec bienveillance avec des questions “coach” comme :
‘Y aurait-il des inconvénients à ce que tu atteignes cet objectif ?’
Daniëlle De Wilde
En 2015, je sombre dans un burnout.
Professeure de français en quête de sens, je me suis lancée dans une transition qui transforme mon quotidien. Alimentation saine, minimalisme, zéro déchet, permaculture…Cette année-là, à force de changements, je finis par douter de mon orientation professionnelle.
La façon dont j’enseigne ne me paraît plus adaptée aux enjeux de notre époque. Elle me semble même obsolète.
J’en ai assez d’évaluer sans cesse mes élèves au lieu d’encourager leur créativité.
J’en ai marre des cases et des étiquettes. Dans la nature, tout est lié, les phénomènes sont interconnectés. Pourquoi, dès lors, transmettre des connaissances abstraites dans des matières cloisonnées à des élèves classés selon leur âge ? Il existe tellement d’intelligences. N’y a-t-il pas moyen de rétablir le dialogue entre les êtres et les savoir-faire ?
J’en ai assez de m’enfermer dans un local alors qu’il y a tellement de paysages à observer, de techniques manuelles à acquérir, de langages à décoder… Ça peut sembler cliché, mais je ne sais pas comment l’exprimer autrement : à ce moment-là, j’étouffe et j’ai envie de tout plaquer. De plonger mes mains dans la terre, de rencontrer des gens de tout âge, d’apprendre à identifier les plantes, les fleurs, les animaux.
Un jour, je craque. Oh, je ne suis pas à plaindre, et j’en suis consciente, mais je ne peux plus jouer le rôle que je me suis attribué. Mais alors, que faire ? Comment renouer avec ma vitalité ?
Je m’inscris à une formation de coaching, à l’institut BAO Elan Vital situé à Etterbeek à deux pas des institutions européennes près du parc du Cinquantenaire. Au cours de ce premier weekend, je rencontre des personnes issues de tout horizon. J’observe ces visages inconnus, ces sourires, ces histoires qui se découvrent au fil des activités. Nous apprenons à nous coacher. Certains exercices sont hilarants, d’autres sont émotionnellement plus difficiles.
Les mois passent. Des liens se nouent. Les fous rires et les confidences se multiplient, les larmes coulent parfois, nos questionnements se complètent et s’enrichissent.
À cette époque, je rêve de publier un livre entamé quelques années plus tôt. Un livre inspirant, qui sensibilise à l’écologie sans être moralisateur.
Semaine après semaine, on me coache sur ce sujet : « Pourquoi ne le finis-tu pas, ce livre ? », « Qu’est-ce qui t’en empêche ? », « Y aurait-il des inconvénients à ce que tu atteignes cet objectif ? ». Après un an, la formation se termine, je n’ai pas écrit une seule ligne, mais j’ai appris énormément, je suis outillée pour avancer sans m’épuiser et j’ai le cœur gonflé d’amitié.
La plupart de mes camarades approfondissent leur formation et obtiennent leur diplôme de coach. De loin, je suis avec joie leurs nouvelles aventures.
De mon côté, j’approfondis mon questionnement sur l’écologie. L’urgence de changer nos modes de vie me semble vertigineuse, au point qu’il me devient parfois difficile de continuer à « fonctionner ». Je change, je le sens, je ne peux plus écouter nos politiciens débiter des balivernes et je me perds dans cette société qui divertit et divise, alors que les écosystèmes sont nos otages et qu’une transition de « Je » égotistes vers une convergence de « nous » est urgente.
Pourtant, au fil des mois, l’énergie change, la peur cède face à l’acceptation… et même, à de l’enthousiasme. Avec zèle, je poursuis mon changement de mode de vie. Ce n’est pas toujours évident, il y a des ratés, des doutes, mais je me fais confiance, je me forme aussi à la communication non violente, aux Accords Toltèques et je prends soin de ma santé. Avec étonnement, je me rends compte que je lâche prise. J’accepte l’incertitude, les doutes et les remises en question.
Et puis, un jour, je finis enfin mon livre. Il y a beaucoup d’amour et de joie de vivre dans ce que j’ai envie de transmettre. J’y retrace tout mon parcours, autant les découvertes que les ratés, j’admets aussi mes égarements et mes tentatives de manipulation stériles pour que mes proches se convertissent au zéro déchet.
Depuis, il y a surtout la conviction qu’après l’effondrement, un renouveau est possible ! Devenir meilleur est à portée de main. Semer des graines, inspirer l’amour du vivant, renouer avec les savoir-faire perdus, participer à faire circuler l’information, avec bienveillance et humour quand c’est possible, peut soulever des montagnes.
On peut l’acheter ou le commander dans toutes les librairies de Belgique ou France. Sinon, on peut passer par le site de l’éditeur:
https://www.kerditions.eu/librairie/temoins-du-monde/les-secrets-de-la-licorne/
Chez BAO Elan Vital, nous approchons l’être humain dans sa globalité et nous combinons des approches mettant l’accent sur les aspects physiques, émotionnels, mentaux et énergétiques, ceci sans tomber dans le dogme et les vérités toutes faites.
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Catégories :Actualité Ecole Elan Vital, Témoignages
Merci, chère Géraldine, pour ce magnifique partage. Il résonne très fort. C’est mon histoire, c’est l’histoire de beaucoup de personnes…Je ne pensais pas autant. C’est normal de dys-fonctionner dans un système malade et, en même temps, il y a tellement d’espoir! La preuve…tu t’es transformée en papillon!
Toujours dans une optique de partage d’expériences, j’ai écrit ceci en septembre 2018 à l’occasion d’une pièce de théâtre sur le burnout et cela a représenté une sorte d’auto-thérapie.
…………..
Je suis en congé de maladie depuis un an suite à un burnout. Pourtant, je préfère parler de congé de guérison car malade, je l’étais avant, dans ma frénésie, mon stress, ma course contre le temps. Tout était minuté et ma famille dégustait…
J’ai résisté pendant 15 ans, je n’ai pas épargné mon corps, je n’ai pas écouté ses signaux. Vu que je ne trouvais pas de sens dans le métier que j’exerçais, je multipliais les activités et le bénévolat tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’organisation où je travaillais, un temple de la finance.
Je voulais remettre l’humain au centre, sensibiliser les employés aux enjeux environnementaux, contribuer à créer des liens dans un monde de plus en plus complexe, déshumanisant et robotisé.
Et puis, le soir du 31 août, date symbolique pour les mères bulldozer, car le jour après, la course recommence de plus belle, je me suis effondrée.
ENFIN! Enfin m’arrêter, m’autoriser à me reposer, à ne rien faire,…Enfin, nommer cette souffrance, ce mal-être. Par moments, je ne savais plus qui j’étais. Par moments, je me suis demandé si j’existais, sans les rôles que j’endossais. Et j’ai découvert que, oui, j’étais bien vivante !
Le burnout est la meilleure chose qui pouvait m’arriver.
Avant, je m’identifiais avec le FAIRE, maintenant je souhaite simplement ÊTRE. J’écoute mes envies et mes besoins, je mets des limites, je laisse de la place à l’imprévu (avec lequel j’avais beaucoup de mal, dans ma folie de vouloir tout contrôler), j’ai rayé les « je dois, il faut », je ne dis plus à mes enfants « Dépêche-toi! », je savoure l’instant, je prends mon temps, je suis hors du temps…
Je suis devenue allergique à des mots comme « objectifs », « rentabilité », « efficacité », « planification », « performance ».
J’ai écrit deux listes: les choses qui me donnent de l’énergie et celles qui me l’enlèvent. J’ai découvert que voir sur Facebook des projets super positifs pour sauver la planète, lire mes mails le soir, faire des trajets en voiture ou en transports en commun me demandent de l’énergie.
Des petites joies quotidiennes comme marcher dans la nature, faire une sieste, déjeuner avec une amie sans organisation préalable me donnent de l’énergie.
A présent, je souhaite me laisser traverser par la vie avec la certitude que les choses se feront au bon moment, je souhaite me concentrer sur ce qui me donne de la joie, apprendre à m’aimer, dépasser mes croyances limitantes, pardonner ce/ceux que je n’ai pas encore pardonné(s), cultiver la bienveillance, le non-jugement, l’intuition, la créativité, faire de la place à toutes les dimensions de l’Humain (physique, mentale, émotionnelle, énergétique, spirituelle), m’autoriser à faire des erreurs.
J’ai remarqué qu’à partir du moment où je prends soin de moi, je suis beaucoup plus disponible et à l’écoute vis-à-vis de ma famille et de mes proches, je parviens à offrir à l’autre une qualité de présence, plus empathique.
J’ai quitté l’ancienne carapace, j’en ai une nouvelle, beaucoup plus souple et brillante. J’ai quitté l’autoroute, je prendrai des petites rues de campagne, à mon rythme. Il y aura des obstacles, des craintes, des doutes. Par moments, je serai triste et découragée et c’est normal.
Le chemin n’existe pas, le chemin se fait en marchant, comme dit le poète.
J’ai confiance en la vie et « en ces hommes et ces femmes que je rencontrerai et qui me donneront peut-être des idées, des conseils, de l’espoir, et pourquoi pas, de l’amour ». Et je garderai une phrase bien devant moi, comme un phare dans la nuit: « Tout ce que nous voulons est au de-là de la peur ».
…………
Avec tendresse,
Marzia (en transition)
J’aime beaucoup ce livre, c’est une très belle histoire qui parle a beaucoup de monde.
et Géraldine a déjà écrit un deuxième lire sur l’éco-anxiété!