Réenchanter le monde

Réenchanter le monde

Par Fabienne Doyen, coach holistique et formatrice à l’institut BAO Elan Vital (www.bao-elanvital.be)

Ré-enchanter le monde – qui en a bien besoin en ce moment – voilà ce à quoi j’ai décidé de m’atteler. Vous vous y mettez avec moi ?

Pour ma part, c’est dans la tradition chamanique que j’ai trouvé l’inspiration. La roue médecine andine nous propose un chemin de développement personnel inspiré par 4 grands archétypes : Serpent, Jaguar, Colibri et Aigle. Le premier, le Serpent ou Sachamama, nous invite à emprunter la Voie du Héro, aussi appelée la Voie du Guérisseur Blessé : celui qui change les blessures en sources de force et de compassion, à commencer par ses blessures personnelles. Et l’un des enseignements de Sachamama pour y arriver est de « marcher dans la beauté ». Ce précepte nous invite à voir la beauté dans toutes les situations, mêmes difficiles, à être conscient que tout ce qui nous arrive dans la vie contient un enseignement et que tout ce qui nous arrive de désagréable est un reflet de quelque chose en nous en passe de guérison. La beauté devant nous, derrière nous, tout autour de nous.

Voir la beauté, pour moi, c’est ré-enchanter notre monde. J’y vois une façon de vivre la « Grande Santé », dont parle si bien le philosophe Alexandre Jollien (lui-même inspiré de Nietzsche). Vivre la grande santé, ce n’est pas forcément être en bonne santé: ce n’est pas l’absence de maladie ou de douleurs physiques ou psychiques. Non, la grande santé est celle qui accueille tout ce qui nous habite, y compris les douleurs, les traumatismes, les faiblesses,  les blessures vieilles ou récentes du corps ou de l’âme. Tout y a sa place, dans un juste équilibre des forces. C’est admettre la multiplicité qui caractérise notre vécu : le gai et le triste, les réussites et les échecs, la création et la destruction, la santé physique et la maladie, la vie et la mort.

On est donc loin du dictat du bonheur à tout prix que certains nous proposent comme le graal de notre existence. La recherche du bien-être absolu où la tristesse n’a pas de place, la forme en toute circonstance où les coups de blues n’ont pas voix au chapitre, les media sociaux où certain(e)s jouent à celui/celle qui publiera le plus de photos d’un bonheur… souvent factice. C’est vouloir la lumière sans accepter que les ténèbres existent.

Au contraire, la grande santé nous commande d’accepter ces polarités, de vivre sereinement avec les contradictions de la vie. Pour arriver à trouver le beau même dans les circonstances difficiles, à se connecter à la joie même dans les heures sombres, à sentir l’élan vital pulser même au cœur de la tourmente. Et pas à pas, ré-enchanter notre monde. Et inspirer les autres à en faire autant.

Comment ? En posant un choix. Celui de chercher activement ce qui nous met en joie, plutôt que de combattre ce qui nous met en peine.

Quand on fait le choix d’accueillir la douleur – physique, morale ou émotionnelle – et de lui accorder une juste place sans en faire l’élément central de notre vie,  nous nous libérons de la tyrannie de la souffrance, du rôle de victime, pour dire pleinement oui à la vie. La proposition est donc de choisir la voie puissante de la joie. La joie d’être en vie, même si la vie n’est pas parfaite, même si nous allons mourir un jour. Développer la joie plutôt que lutter contre la douleur. Loin de la résignation, c’est une voie d’acceptation active, où nous cultivons l’ambition de vivre pleinement. Ce n’est pas faire la guerre au laid, c’est augmenter le beau. C’est être l’artiste qui crée notre vie… joyeusement.

On peut décliner cette attitude dans tous les domaines de la vie et l’actualité regorge d’exemples. Voyons par exemple la grande différence d’énergie entre les multiples manifestations que les média nous relatent. Il y a les actions « contre » : contre la vie chère, contre le gouvernement, contre les réformes, « contre » bien d’autres choses encore… Des combats contre le laid, souvent teintés de beaucoup de colère et d’impuissance. Et puis voyons les actions menées « pour » : pour l’égalité des chances, pour la liberté de la presse, pour l’avenir de la planète et des générations à venir, «pour» bien d’autres causes aussi… Une volonté de construction du beau. Où voit-on le plus de signes de joie?

A vous maintenant! En ce printemps 2019, quelles sont vos sources de joies ? Plantez des fleurs, échangez des sourires (aussi avec des inconnus, et aussi avec vous-même dans le miroir), respirez la brise du matin à plein poumons, dessinez, offrez de petits cadeaux, écrivez des poèmes, rendez service, écoutez votre musique favorite, faites des compliments, dansez comme si vous étiez un(e) danseur(se) étoile, lisez un livre inspirant, jouez avec vos enfants, faites des câlins, recueillez un animal, repeignez le salon, promenez-vous dans la nature, donnez les vêtements qui ne vous vont plus, écoutez les histoires de vie racontées par les anciens, profitez du silence lorsque personne n’est encore levé dans la maison, repassez-vous votre film préféré, nettoyez l’espace vert du quartier, inventez une nouvelle recette de cuisine, regardez les rayons du soleil miroiter dans une flaque d’eau de pluie, ou mille et une autres choses encore …  Choisissez 3 actions que vous réaliserez ce mois-ci et qui mettrons plus de beau dans votre vie.

Arriver à (ré)enchanter notre monde, à nous connecter à notre joie dans un monde précaire, une recette à partager sans modération !

Fabienne Doyen

 

“Créer – voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère.”

Friedrich Nietzsche / Ainsi parlait Zarathoustra



Catégories :Actualité Ecole Elan Vital

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