Ombre et lumière du Coach

Nous avons toutes et tous des ombres en nous qu’il est bon d’apprendre à reconnaître, accepter et embrasser en toute honnêteté.

En tant que personne sur un chemin d’éveil, vous êtes probablement conscient de vos ombres, mais dans quelle mesure sont-elles vraiment intégrées?

Ressentez-vous parfois de la honte ou ressentez-vous toujours une pleine intégrité?

Pouvez-vous ressentir et reconnaître dans votre propre être là où se logent encore de la douleur, des traumatismes et de la peur? Là, où vous savez que vit encore une partie de vous qui peut blesser les autres?

Pouvez-vous reconnaître tous ces aspects de vous tout en honorant, votre beauté, votre lumière, votre éclat unique ??

Etre coach: une profession, une vocation et pas seulement une technique.

Cette réflexion sur la vocation ouvre sur plusieurs questions essentielles qui se posent au coach.

1. La première d’entre elle concerne sa formation. Elle a à voir, pour Marie Louise Von Franz* avec le développement de la fonction Pensée

L’envie d’accompagner autrui et l’intégrité morale ne sont, en effet, pas suffisantes car elles risquent de provoquer une identification à l’archétype du guérisseur .

Pour le coach d’aujourd’hui, cela pourrait signifier :

  • travailler les théories et les techniques du coaching
  • se familiariser avec les différents courants et épistémologies du coaching
  • lire, écrire des articles
  • participer à des conférences, en donner
  • s’impliquer dans des groupes de travail
  • être en formation continue en restant ouvert aux autres courants de pensée.

Il est donc question de l’hygiène mentale du coach, de sa formation de base et continue….

2. La deuxième question concerne le côté « coeur » tel que M.L. Von Franz le nomme et qu’il faut entendre comme un profond engagement dans une démarche de connaissance de soi.

Elle permet ainsi au futur coach de se confronter à une certaine usure de ses positions idéales, d’être confronté à la dépression, à l’incomplétude, au manque, à la castration et aussi à l’ombre.

En langage jungien, il s’agir de développer le sentiment, fonction de valeur.

Il est question de l’hygiène psychologique du coach.

3. La troisième question concerne le rapport au monde concret du coach, sa connaissance de l’entreprise et de ses rouages, l’expérience qu’il a pu y acquérir, son rapport à l’argent, les conditions matérielles qu’il crée pour exercer en tant que coach et son rapport au corps, son corps et le corps de l’autre.

Dans le rapport au corps au sien et à celui de l’autre, il a beaucoup d’éléments trop peu souvent aborder : le corps, la respiration, l’écoute, le silence, la maladie, la détente, la décontraction, le temps, la limite etc…

C’est chez Jung, la dimension Sensation.

C’est un aspect essentiel de l’hygiène corporelle du coach

4. Il y a aussi une quatrième question, tout à fait essentielle, qui concerne l’intuition, telle que Jung la décrit dans sa typologie.

Il s’agit de la possibilité de faire des liens, d’anticiper sur des situations à venir, d’enrichir le travail de coaching par des apports extérieurs, d’être disponible pour accueillir l’inconnu, le surgissement, la transformation, la dimension méta-physique du coaching.

C’est l’hygiène de l’ouverture et de disponibilité

Tous ces aspects renvoient en permanence le coach à ce qui l’a conduit à devenir coach, à vouloir devenir coach.

Le coach s’accompagne lui-même sur le chemin du coaching. Faire l’économie de cette prise de conscience remet en cause la démarche de coaching.

La formation des coachs

Il me semble que se dessinent aujourd’hui deux grands courants dans la formation des coachs.

Le premier s’inscrit dans un courant mécaniste , technique Il encourage le coach à rechercher l’obtention des résultats observables à partir de changements de comportements chez le coaché. Il s’agit alors de mesurer l’efficacité du coaching, d’apprécier des résultats tangibles.

Le coach est encouragé à se former à des techniques et à des outils, à apprendre son métier de coach. Toutes ces techniques peuvent être utiles mais elles sont insuffisantes si elles font l’économie de la question centrale du désir du coach, du sens que le devenir à pour lui, de la transformation profonde qui doit s’opérer en lui pour légitimer son projet.

Le deuxième s’inscrit dans un courant plus centré sur la personne du coach et du coaché. Il interroge le premier sur son désir de devenir coach et l’oriente vers une position de travail où il est son seul « outil ».

La formation de « BAO-Elan Vital » s’inscrit plus dans le deuxième courant. L’aspect technique n’est naturellement pas négligé, en effet si on ne vous fournit qu’un « marteau », vous finirez peut-être par ne voir que des « clous ».

L’ombre du coach

Intéressons-nous à l’ombre du coach, c’est à dire au revers de la vocation, l’ombre du coach dominé par un complexe de puissance.

Cette ombre, le plus souvent, on ne la voit pas et pour cause, elle est dans l’ombre, dans l’angle mort.

Tentation d’utiliser la position de coach pour nous renarcissiser en permanence et vampiriser ainsi l’énergie du coaché à notre profit.

C’est l’hygiène de la supervision et/ou de l’intervision (groupe d’échanges de pratiques) qui permet de la débusquer et de s’y confronter.

Il me semble que la supervision doit être régulière et s’inscrire dans la durée, tout au long de la vie professionnelle du coach.

La créativité du coach

Dernier point de l’hygiène du coach et pas le moindre, c’est la place que le coach accorde à sa créativité personnelle.  »

Créativité personnelle , cela veut dire être relié à l’enfant en soi , se mettre régulièrement en position de jeux ou d’apprentissage, pratiquer une discipline artistique, sportive ou autres.

C’est une des façons de ne pas se confondre avec l’archétype du gourou ou d’être pris en permanence dans son ombre.

Ce thème « ombre et lumière du coach » sera exploré lors du trajet Explorer (le solfège de la coach-attitude).

Pour plus d’informations

Daniëlle De Wilde

 

 

 

 

*https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Louise_von_Franz

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